Le métier de booking / tour manager
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Le métier de booking / tour manager
Emma Salzard, bookeuse et tour manager de Gojira
« Il faut multiplier toutes les occasions de découvrir l’envers du décor »
Emma Salzard a une vie d’aventurière, de celle qui font rêver les lycéens. La moitié de l’année, elle est sur les routes de France et d’Europe avec le groupe qu’elle manage : Gojira. Le quotidien du road-trip est-il aussi rose que l’on imagine ? On est allé lui demander.
LES ECHOS DU PAS-DE-CALAIS : Depuis quand travailles-tu dans la musique ?
EMMA SALZARD : Cela fait maintenant 6 ans environ que je me consacre entièrement à la musique, et seulement 3 ans que j’arrive à en vivre.
Echos PDC : Peux-tu nous décrire ce que tu fais ?
E. S. : Je suis à la fois bookeuse et tour manager. La partie booking consiste à monter des tournées pour des groupes, démarcher les organisateurs et les salles, négocier les conditions, financières notamment, et contractualiser tout ça. Souvent aussi, il faut trouver de l’argent via les partenaires professionnels du groupe ou des subventions pour équilibrer les tournées. Puis je m’occupe de l’aspect pratique de la réalisation de chaque date : organiser les déplacements, booker les hôtels, etc. Enfin, je suis avec le groupe sur chaque concert, et je fais en sorte que tout se déroule de la meilleure façon possible pour tout le monde. En principe ce sont deux personnes différentes qui gèrent ces différentes parties, mais personnellement j’adore la vie de tournée, même si je rêve de vacances !
Echos PDC : Quel est ton statut, quelles sont les perspectives d'évolution dans ton métier ?
E. S. J’ai le statut d’intermittente du spectacle, c’est-à-dire que je suis salariée sur les concerts et que les Assedic m’indemnisent les jours non travaillés. Ça ne veut pas dire grand chose car évidemment on ne bosse pas que les jours de concert, musiciens comme techniciens. Mais c’est un peu compliqué à expliquer en mots… Les perspectives d’évolution sont assez variées, car malgré tout la musique reste relativement un milieu assez restreint. Vous pouvez avoir votre boîte de tour et de production de spectacles, être promoteur local, bosser dans une salle également, etc. Si l’on bosse bien, on se fait rapidement un bon carnet d’adresses. Et puis qui sait, on peut toujours croiser un autre métier en cours de route…
Echos PDC : Comment en-es tu arrivée là ?
E. S. : J’ai toujours été dingue de musique, donc à force de faire plein de concerts, de côtoyer des groupes, j’ai fini par donner un coup de main aux copains, sans penser pouvoir en faire un métier.
Echos PDC : Est-ce que tes études t'ont servi ou te servent ? Est-ce un métier qu'on apprend sur le tas ?
E. S. : J’ai une licence de lettres et j’ai travaillé deux ans dans une agence de conseil en communication avant de faire le grand saut. J’ai suivi quelques formations courtes à l’irma (http://www.irma.asso.fr ) qui m’ont permis de mettre à jour mes connaissances. Ensuite j’ai essentiellement appris sur le tas.
Echos PDC : Quels sont les avantages et les inconvénients de ce métier ?
E. S. : Tout dépend des conditions dans lesquelles on exerce ce métier, mais je pense qu’avant tout il faut l’aimer car il demande beaucoup d’investissement personnel. Ensuite, il faut être tenace et organisé. On a un rythme de vie complètement différent de la plupart des gens. Quand on est en tournée, c’est à la fois génial, côté aventure, et aussi parfois gênant car on n’est pas souvent chez soi (exemple le week-end quand tout le monde se retrouve, en famille ou entre amis, on est toujours en concert…). Il faut aussi avoir une bonne hygiène de vie, car on accumule pas mal de route… Je suis en tournée avec un groupe, on a fait une centaine de dates en un an, on est tous lessivés.
Echos PDC : Est-ce que c'est un milieu où l’on gagne bien sa vie ?
E. S. : On peut relativement bien gagner sa vie, tout comme peiner à boucler les fins de mois, tout dépend du circuit dans lequel vous bossez… Il y a des gens qui bossent d’une façon très pro avec des bouts de ficelle et ont un job à côté, d’autres qui sont bien installés.
Echos PDC : Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui souhaite se lancer ?
E. S. : De multiplier toutes les occasions de découvrir l’envers du décor, même ce qui ne touche pas directement au métier qu’il souhaite exercer. Je pense qu’il est important de connaître la réalité de tous les acteurs du milieu dans lequel on travaille afin d’agir de la façon la plus pertinente et efficace possible. Il faut accumuler les expériences et donc les rencontres. Une personne motivée trouvera toujours des gens pour lui confier un poste ou prendre le temps de lui expliquer le fonctionnement de tel ou tel truc. Et logiquement tout s’enchaînera… Après je sais qu’il existe de plus en plus de formations, mais n’en ayant fait aucune, je ne peux pas en parler.
Echos PDC : Peux-tu nous parler des réformes actuelles du statut d'intermittent. Est-ce que cela complique les choses pour toi ou pas ?
E. S. : Je n’ai rien suivi depuis quelques mois, honte à moi mais j’ai passé pas mal de temps en tournée et à l’étranger. Déjà à la base, en gros, on a 10 mois pour faire 507 h payées, soit en général 43 concerts pour les musiciens et entre 50 et 63 pour les techniciens. C’est loin d’être évident. Par exemple, dans le milieu métal, en France (puisque l’intermittence n’existe pas ailleurs), il n’y a que quelques groupes qui sont intermittents. Ça a également des conséquences insidieuses, sur les groupes par exemple : si vous devez faire une quarantaine de concerts en 10 mois, quand prenez vous le temps de faire une pause pour composer un album ? Il faut aller très vite ! Et du coup vous vous retrouvez confrontés à des choix bizarres, entre perdre l’intermittence et donc être sans le sou mais prendre le temps de composer votre album, ou bien composer rapidement, en partie sur la route, pour conserver le statut d’intermittent… En même temps, dans les autres pays où j’ai pu me rendre, les groupes nous envient ce statut, eux qui sont souvent obligés d’avoir un emploi à côté et donc de s’organiser.
Propos recueillis par Benjamin Zehnder, juillet 2006
« Il faut multiplier toutes les occasions de découvrir l’envers du décor »
Emma Salzard a une vie d’aventurière, de celle qui font rêver les lycéens. La moitié de l’année, elle est sur les routes de France et d’Europe avec le groupe qu’elle manage : Gojira. Le quotidien du road-trip est-il aussi rose que l’on imagine ? On est allé lui demander.
LES ECHOS DU PAS-DE-CALAIS : Depuis quand travailles-tu dans la musique ?
EMMA SALZARD : Cela fait maintenant 6 ans environ que je me consacre entièrement à la musique, et seulement 3 ans que j’arrive à en vivre.
Echos PDC : Peux-tu nous décrire ce que tu fais ?
E. S. : Je suis à la fois bookeuse et tour manager. La partie booking consiste à monter des tournées pour des groupes, démarcher les organisateurs et les salles, négocier les conditions, financières notamment, et contractualiser tout ça. Souvent aussi, il faut trouver de l’argent via les partenaires professionnels du groupe ou des subventions pour équilibrer les tournées. Puis je m’occupe de l’aspect pratique de la réalisation de chaque date : organiser les déplacements, booker les hôtels, etc. Enfin, je suis avec le groupe sur chaque concert, et je fais en sorte que tout se déroule de la meilleure façon possible pour tout le monde. En principe ce sont deux personnes différentes qui gèrent ces différentes parties, mais personnellement j’adore la vie de tournée, même si je rêve de vacances !
Echos PDC : Quel est ton statut, quelles sont les perspectives d'évolution dans ton métier ?
E. S. J’ai le statut d’intermittente du spectacle, c’est-à-dire que je suis salariée sur les concerts et que les Assedic m’indemnisent les jours non travaillés. Ça ne veut pas dire grand chose car évidemment on ne bosse pas que les jours de concert, musiciens comme techniciens. Mais c’est un peu compliqué à expliquer en mots… Les perspectives d’évolution sont assez variées, car malgré tout la musique reste relativement un milieu assez restreint. Vous pouvez avoir votre boîte de tour et de production de spectacles, être promoteur local, bosser dans une salle également, etc. Si l’on bosse bien, on se fait rapidement un bon carnet d’adresses. Et puis qui sait, on peut toujours croiser un autre métier en cours de route…
Echos PDC : Comment en-es tu arrivée là ?
E. S. : J’ai toujours été dingue de musique, donc à force de faire plein de concerts, de côtoyer des groupes, j’ai fini par donner un coup de main aux copains, sans penser pouvoir en faire un métier.
Echos PDC : Est-ce que tes études t'ont servi ou te servent ? Est-ce un métier qu'on apprend sur le tas ?
E. S. : J’ai une licence de lettres et j’ai travaillé deux ans dans une agence de conseil en communication avant de faire le grand saut. J’ai suivi quelques formations courtes à l’irma (http://www.irma.asso.fr ) qui m’ont permis de mettre à jour mes connaissances. Ensuite j’ai essentiellement appris sur le tas.
Echos PDC : Quels sont les avantages et les inconvénients de ce métier ?
E. S. : Tout dépend des conditions dans lesquelles on exerce ce métier, mais je pense qu’avant tout il faut l’aimer car il demande beaucoup d’investissement personnel. Ensuite, il faut être tenace et organisé. On a un rythme de vie complètement différent de la plupart des gens. Quand on est en tournée, c’est à la fois génial, côté aventure, et aussi parfois gênant car on n’est pas souvent chez soi (exemple le week-end quand tout le monde se retrouve, en famille ou entre amis, on est toujours en concert…). Il faut aussi avoir une bonne hygiène de vie, car on accumule pas mal de route… Je suis en tournée avec un groupe, on a fait une centaine de dates en un an, on est tous lessivés.
Echos PDC : Est-ce que c'est un milieu où l’on gagne bien sa vie ?
E. S. : On peut relativement bien gagner sa vie, tout comme peiner à boucler les fins de mois, tout dépend du circuit dans lequel vous bossez… Il y a des gens qui bossent d’une façon très pro avec des bouts de ficelle et ont un job à côté, d’autres qui sont bien installés.
Echos PDC : Quels conseils donnerais-tu à un jeune qui souhaite se lancer ?
E. S. : De multiplier toutes les occasions de découvrir l’envers du décor, même ce qui ne touche pas directement au métier qu’il souhaite exercer. Je pense qu’il est important de connaître la réalité de tous les acteurs du milieu dans lequel on travaille afin d’agir de la façon la plus pertinente et efficace possible. Il faut accumuler les expériences et donc les rencontres. Une personne motivée trouvera toujours des gens pour lui confier un poste ou prendre le temps de lui expliquer le fonctionnement de tel ou tel truc. Et logiquement tout s’enchaînera… Après je sais qu’il existe de plus en plus de formations, mais n’en ayant fait aucune, je ne peux pas en parler.
Echos PDC : Peux-tu nous parler des réformes actuelles du statut d'intermittent. Est-ce que cela complique les choses pour toi ou pas ?
E. S. : Je n’ai rien suivi depuis quelques mois, honte à moi mais j’ai passé pas mal de temps en tournée et à l’étranger. Déjà à la base, en gros, on a 10 mois pour faire 507 h payées, soit en général 43 concerts pour les musiciens et entre 50 et 63 pour les techniciens. C’est loin d’être évident. Par exemple, dans le milieu métal, en France (puisque l’intermittence n’existe pas ailleurs), il n’y a que quelques groupes qui sont intermittents. Ça a également des conséquences insidieuses, sur les groupes par exemple : si vous devez faire une quarantaine de concerts en 10 mois, quand prenez vous le temps de faire une pause pour composer un album ? Il faut aller très vite ! Et du coup vous vous retrouvez confrontés à des choix bizarres, entre perdre l’intermittence et donc être sans le sou mais prendre le temps de composer votre album, ou bien composer rapidement, en partie sur la route, pour conserver le statut d’intermittent… En même temps, dans les autres pays où j’ai pu me rendre, les groupes nous envient ce statut, eux qui sont souvent obligés d’avoir un emploi à côté et donc de s’organiser.
Propos recueillis par Benjamin Zehnder, juillet 2006
Re: Le métier de booking / tour manager
Ah c'est fou...
C'est vrai que la pauvre dame elle a pas un boulot de tout repos, et les musiciens qui sont pas intermittents sont souvent profs en plus et c'est comme ça que ça tourne...
C'est vrai que la pauvre dame elle a pas un boulot de tout repos, et les musiciens qui sont pas intermittents sont souvent profs en plus et c'est comme ça que ça tourne...
lhommeaux4cordes- X - Jonathan Vachon
-
Nombre de messages : 578
Age : 33
Localisation : Agen
Date d'inscription : 28/02/2007
Re: Le métier de booking / tour manager
Ouais mais en même temps elle aime son boulot donc ça va quoi... En plus comme elle bosse bien, tout va bien.
Et puis surtout, elle à la chance d'avoir un groupe attitré avec lequel elle peut bosser à temps plein.
Elle est pas tellement à plaindre...
(elle est super jolie en plus)
Et puis surtout, elle à la chance d'avoir un groupe attitré avec lequel elle peut bosser à temps plein.
Elle est pas tellement à plaindre...
(elle est super jolie en plus)
Re: Le métier de booking / tour manager
Ah bon alors ça va...
lhommeaux4cordes- X - Jonathan Vachon
-
Nombre de messages : 578
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Date d'inscription : 28/02/2007
Re: Le métier de booking / tour manager
Mais que fout vidda avec eux?
lhommeaux4cordes- X - Jonathan Vachon
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Nombre de messages : 578
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Localisation : Agen
Date d'inscription : 28/02/2007
Re: Le métier de booking / tour manager
Il était Guitar Tech sur leur dernière tournée aux USA.
Non, je ne posterai pas un article sur le métier de guitar tech !!
On verra ça plus tard.
Non, je ne posterai pas un article sur le métier de guitar tech !!
On verra ça plus tard.
Re: Le métier de booking / tour manager
Mais mais attends une seconde il tourne lui comment il fait pour aller aux USA?
lhommeaux4cordes- X - Jonathan Vachon
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Date d'inscription : 28/02/2007
Re: Le métier de booking / tour manager
Mais elle date d'au moins un an la photo !!!
C'est pas des photos que je suis allées prendre la veille, crétin !
C'est pas des photos que je suis allées prendre la veille, crétin !
Re: Le métier de booking / tour manager
Ah ouais tu le prends comme ça.
Ben je te... HOUSPILLE.
Bon sinon je trouve ça très commun une photo des steyts avec des palmiers...
Ben je te... HOUSPILLE.
Bon sinon je trouve ça très commun une photo des steyts avec des palmiers...
lhommeaux4cordes- X - Jonathan Vachon
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Date d'inscription : 28/02/2007
Re: Le métier de booking / tour manager
Whouputain c'est dans quoi ça déjà?
lhommeaux4cordes- X - Jonathan Vachon
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Date d'inscription : 28/02/2007
Re: Le métier de booking / tour manager
Les Deschiens.
Je n'arrive pas à retrouver ce sketch en particulier, alors j'en mets un autre.
Je n'arrive pas à retrouver ce sketch en particulier, alors j'en mets un autre.
Re: Le métier de booking / tour manager
Ah siiii c'est dans le sketch avec les coiffeurs paysagistes !!!
Tralala itou
Tralala itou
lhommeaux4cordes- X - Jonathan Vachon
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Date d'inscription : 28/02/2007
Re: Le métier de booking / tour manager
Les coiffeurs visagistes, gros naze.
Et puis, je crois pas que ce soit celui-là, il me semble plutôt que ce soit celui où François chante "viens, viens, c'est une prière, viens, viens, fais ça pour ta mère..."
Et puis, je crois pas que ce soit celui-là, il me semble plutôt que ce soit celui où François chante "viens, viens, c'est une prière, viens, viens, fais ça pour ta mère..."
Re: Le métier de booking / tour manager
La visagiste est au coiffeur ce que le paysagiste est au jardinier.
Et ouais t'as probablement raison.
Les coiffeurs c'est "Holà l'ami"
Et ouais t'as probablement raison.
Les coiffeurs c'est "Holà l'ami"
lhommeaux4cordes- X - Jonathan Vachon
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