Le syndrome "Orange Mécanique"
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Le syndrome "Orange Mécanique"
Violence gratuite: le syndrome "Orange mécanique"
Par Yves Thréard le 23 juin 2008 17h42 | Lien permanent | Commentaires (12) | Trackbacks (0)
Ceci est le texte de mon éditorial à paraître dans Le Figaro (version print) du 24 juin 2008.
L’agression d’un jeune juif de 17 ans et l’attaque menée par quelque 300 voyous contre des lycéens, ce week-end sous la Tour Eiffel, ont remis l’insécurité sur le devant de l’actualité. Comme pour rappeler que cette plaie, au coeur de la campagne présidentielle de 2002, continue de se creuser. L’enquête régionale que publie "Le Figaro" le démontre. Pire, elle souligne que les violences gratuites, celles qui n’ont aucune motivation rationnelle, sont en dangereuse augmentation.
Une tête qui ne revient pas, une pièce ou une cigarette refusée, pour un oui ou pour un non, on peut être mis à terre, roué de coups, passé à tabac. Inquiétant constat qui en dit long sur la dégradation de notre vie en société atteinte, chaque jour davantage, du syndrome "Orange mécanique".
Plus près de nous que le film de Stanley Kubrick (qui est avant tout un excellent livre d'Anthony Burgess, N. D. Alca), la vidéo récemment diffusée sur Internet du groupe «Justice » traduit un certain état d’esprit de l’époque. "Stress", c’est le nom de cette fiction, décrit la descente en ville d’une bande qui détruit tout sur son passage. Oeuvre d’art ? Voir (On écrit "voire", N.D. Alca). Quel intérêt ? Et pourtant, en quelques heures, plus d’un million d’internautes ont eu la curiosité de la regarder. Pourquoi la violence gratuite exerce-t-elle pareille fascination ? Sommes-nous à ce point malades d’un dérèglement mental collectif.
Longtemps, l’excuse sociologique a tenu lieu d’explication. La misère, l’exclusion sociale ou raciale, le délitement de la cellule familiale, le désespoir psychologique, l’urbanisation anarchique. La délinquance de voie publique était l’arme, disait-on, d’une revanche contre la société, contre soi-même. Même si elle recèle une part de vérité, cette interprétation ne peut tout justifier.
La violence gratuite serait devenue, selon certains experts, un "nouveau mode de régulation sociale". Si tel est le cas, il est urgent de s’en défaire. En renforcant les moyens de la police : seuls trente des trois cents perturbateurs de la Tour Eiffel ont été interpellés; c’est peu. Et, surtout, en redonnant ses lettres de noblesse à l’école, lieu d’apprentissage du respect, de la tolérance et du dialogue. Trois des valeurs fondatrices d’un pays civilisé. Valeurs étrangères à bien des quartiers dits "sensibles", et qui restent les meilleurs remparts au communautarisme et à la barbarie.
Oublier cela, c’est ouvrir la voie à toutes les dérives, encourager l’auto-défense. On ne saurait accepter, en France, la constitution de groupes armés se faisant justice et promettant des récompenses en milliers d’euros à tout indicateur, comme au temps du Far-West. Ce mauvais exemple existe actuellement dans la région de Beauvais. Les pouvoirs publics devraient vite y mettre fin.
C’est pour avoir trop longtemps négliger (négligé, N.D. Alca) les victimes qu’ils ont presque fini par passer pour les premiers responsables de la montée de la délinquance. Alors que, dans le même temps, ils se montrent parfois intraitables pour un léger dépassement de vitesse routière. Deux poids, deux mesures pas toujours compréhensibles.
Par Yves Thréard le 23 juin 2008 17h42 | Lien permanent | Commentaires (12) | Trackbacks (0)
Ceci est le texte de mon éditorial à paraître dans Le Figaro (version print) du 24 juin 2008.
L’agression d’un jeune juif de 17 ans et l’attaque menée par quelque 300 voyous contre des lycéens, ce week-end sous la Tour Eiffel, ont remis l’insécurité sur le devant de l’actualité. Comme pour rappeler que cette plaie, au coeur de la campagne présidentielle de 2002, continue de se creuser. L’enquête régionale que publie "Le Figaro" le démontre. Pire, elle souligne que les violences gratuites, celles qui n’ont aucune motivation rationnelle, sont en dangereuse augmentation.
Une tête qui ne revient pas, une pièce ou une cigarette refusée, pour un oui ou pour un non, on peut être mis à terre, roué de coups, passé à tabac. Inquiétant constat qui en dit long sur la dégradation de notre vie en société atteinte, chaque jour davantage, du syndrome "Orange mécanique".
Plus près de nous que le film de Stanley Kubrick (qui est avant tout un excellent livre d'Anthony Burgess, N. D. Alca), la vidéo récemment diffusée sur Internet du groupe «Justice » traduit un certain état d’esprit de l’époque. "Stress", c’est le nom de cette fiction, décrit la descente en ville d’une bande qui détruit tout sur son passage. Oeuvre d’art ? Voir (On écrit "voire", N.D. Alca). Quel intérêt ? Et pourtant, en quelques heures, plus d’un million d’internautes ont eu la curiosité de la regarder. Pourquoi la violence gratuite exerce-t-elle pareille fascination ? Sommes-nous à ce point malades d’un dérèglement mental collectif.
Longtemps, l’excuse sociologique a tenu lieu d’explication. La misère, l’exclusion sociale ou raciale, le délitement de la cellule familiale, le désespoir psychologique, l’urbanisation anarchique. La délinquance de voie publique était l’arme, disait-on, d’une revanche contre la société, contre soi-même. Même si elle recèle une part de vérité, cette interprétation ne peut tout justifier.
La violence gratuite serait devenue, selon certains experts, un "nouveau mode de régulation sociale". Si tel est le cas, il est urgent de s’en défaire. En renforcant les moyens de la police : seuls trente des trois cents perturbateurs de la Tour Eiffel ont été interpellés; c’est peu. Et, surtout, en redonnant ses lettres de noblesse à l’école, lieu d’apprentissage du respect, de la tolérance et du dialogue. Trois des valeurs fondatrices d’un pays civilisé. Valeurs étrangères à bien des quartiers dits "sensibles", et qui restent les meilleurs remparts au communautarisme et à la barbarie.
Oublier cela, c’est ouvrir la voie à toutes les dérives, encourager l’auto-défense. On ne saurait accepter, en France, la constitution de groupes armés se faisant justice et promettant des récompenses en milliers d’euros à tout indicateur, comme au temps du Far-West. Ce mauvais exemple existe actuellement dans la région de Beauvais. Les pouvoirs publics devraient vite y mettre fin.
C’est pour avoir trop longtemps négliger (négligé, N.D. Alca) les victimes qu’ils ont presque fini par passer pour les premiers responsables de la montée de la délinquance. Alors que, dans le même temps, ils se montrent parfois intraitables pour un léger dépassement de vitesse routière. Deux poids, deux mesures pas toujours compréhensibles.
Re: Le syndrome "Orange Mécanique"
La violence gratuite serait devenue, selon certains experts, un "nouveau mode de régulation sociale".
je comprends pas cette phrase. enfin, si je la comprends, mais je comprends pas où il veut en venir. régulation sociale de quoi ? en quoi frapper les gens sans raison pourrait bien être régulateur ?
suis-je la seule ?
help me. pitié.
raspoutineftw- I - Nouveau
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Age : 42
Date d'inscription : 28/07/2009
Re: Le syndrome "Orange Mécanique"
Ne l'ayant pas sous la main : depuis quand ?Alca//122 a écrit:L’enquête régionale que publie "Le Figaro" le démontre. Pire, elle souligne que les violences gratuites, celles qui n’ont aucune motivation rationnelle, sont en dangereuse augmentation.
Misère Lactée- I - Nouveau
-
Nombre de messages : 7
Age : 42
Localisation : bloquée au XXIème siècle.
Date d'inscription : 26/07/2009
Re: Le syndrome "Orange Mécanique"
Tout ce qui est gratuit fait peur.
Là ce sont les violences mais si une personne te propose de te filer 10 euros dans la rue, comme ça, sans raison apparente tu ne peux que te méfier voir t'enfuir.
C'est aussi une des raison qui rend la théorie du complot si plaisante en générale.
Il est plus facile d'imaginer que les éminences grises de nos états nous veulent du mal pour des raisons stratégico-economiques plutôt que d'accepter le fait que ce monde nous balance frontalement son lot d'assassins fanatiques prêt à tout pour éviter de croiser des nanas en short.
Là ce sont les violences mais si une personne te propose de te filer 10 euros dans la rue, comme ça, sans raison apparente tu ne peux que te méfier voir t'enfuir.
C'est aussi une des raison qui rend la théorie du complot si plaisante en générale.
Il est plus facile d'imaginer que les éminences grises de nos états nous veulent du mal pour des raisons stratégico-economiques plutôt que d'accepter le fait que ce monde nous balance frontalement son lot d'assassins fanatiques prêt à tout pour éviter de croiser des nanas en short.
Ominae- II - Jeune pousse
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