holocauste - roman
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holocauste - roman
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le début :
Prologue
17 juillet
D’après les estimations, il restait quarante mille personnes dans ce pays. Dans le groupe, on pensait que si tout ce monde convergeait vers Paris, un nouveau départ serait possible.
Deux, parmi les huit militaires qui dirigeaient la communauté, avaient torturé en juin, tout le monde le savait mais ils étaient nécessaires. Trois ex-policiers et un médecin se partageaient l’organisation du groupe, la répartition des tâches et la logistique. Les médicaments étaient centralisés. Pour la nourriture on tolérait que chacun ait sur soi trois jours de réserves, le surplus étant mis en commun. Deux professeurs d’université s’occupaient des enfants et des adolescents.
Au moment de leur départ, Lyon était dans le chaos. Un prêtre d’extrème-droite avait investi la basilique de Fourvières avec sa congrégation. Il conduisait une croisade, la conversion ou la mort ; ils traquaient et brûlaient les hérétiques, les juifs, qui ripostaient, la guerre était partout, il était temps de fuir.
Ils avaient suivi l’A6 jusqu’à Dijon. Là, des survivants se mêlèrent à leur groupe. Ils remontèrent la N74, rectiligne, sur trente kilomètres, puis firent une longue pause vers Langres. Il plut durant plusieurs jours. Des pillards basés au lac de la Liez les attaquèrent, ils perdirent de nombreux compagnons. La bataille souda le groupe. Les gens se parlèrent davantage et gagnèrent en autodiscipline et en empathie. A leur départ de Langres, ils évitèrent routes et habitations. Ils contournaient les forêts et marchaient tout le jour sous une pluie tiédasse et un ciel nuageux qui ne s’interrompait jamais, ils suivaient la Marne, boueuse, agitée, grêlée de gouttes, déprimante. Comme il faisait moins chaud on marchait plus longtemps ; cependant le climat rendait le terrain plus fatigant et la progression plus lente, ainsi on gâchait ce temps gagné en effort inutile. A vingt heures on établissait le camp, parfois sous la pluie qui devenait alors froide, souvent à proximité d’un affluent de la Marne qui avait débordé et transformé ses berges en boue. Un groupe allait chasser, équipé d’arcs trouvés à Décathlon et de flèches artisanales. Au camp, les guetteurs prenaient leur poste, on distribuait les corvées, on allumait les feux. Du bois avait été ramassé toute la journée par les jeunes. En plus du feu principal, qui occupait le centre du camp et lançait des flammes de plusieurs mètres, quatre feux plus modestes éclairaient les postes de guet ; tous brûleraient toute la nuit, éloignant les bêtes de plus en plus hardies et servant de point ralliement aux éventuels survivants isolés. Puis venait l’heure de préparer à manger ; après le repas les gens se détendaient enfin.
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le début :
Prologue
17 juillet
D’après les estimations, il restait quarante mille personnes dans ce pays. Dans le groupe, on pensait que si tout ce monde convergeait vers Paris, un nouveau départ serait possible.
Deux, parmi les huit militaires qui dirigeaient la communauté, avaient torturé en juin, tout le monde le savait mais ils étaient nécessaires. Trois ex-policiers et un médecin se partageaient l’organisation du groupe, la répartition des tâches et la logistique. Les médicaments étaient centralisés. Pour la nourriture on tolérait que chacun ait sur soi trois jours de réserves, le surplus étant mis en commun. Deux professeurs d’université s’occupaient des enfants et des adolescents.
Au moment de leur départ, Lyon était dans le chaos. Un prêtre d’extrème-droite avait investi la basilique de Fourvières avec sa congrégation. Il conduisait une croisade, la conversion ou la mort ; ils traquaient et brûlaient les hérétiques, les juifs, qui ripostaient, la guerre était partout, il était temps de fuir.
Ils avaient suivi l’A6 jusqu’à Dijon. Là, des survivants se mêlèrent à leur groupe. Ils remontèrent la N74, rectiligne, sur trente kilomètres, puis firent une longue pause vers Langres. Il plut durant plusieurs jours. Des pillards basés au lac de la Liez les attaquèrent, ils perdirent de nombreux compagnons. La bataille souda le groupe. Les gens se parlèrent davantage et gagnèrent en autodiscipline et en empathie. A leur départ de Langres, ils évitèrent routes et habitations. Ils contournaient les forêts et marchaient tout le jour sous une pluie tiédasse et un ciel nuageux qui ne s’interrompait jamais, ils suivaient la Marne, boueuse, agitée, grêlée de gouttes, déprimante. Comme il faisait moins chaud on marchait plus longtemps ; cependant le climat rendait le terrain plus fatigant et la progression plus lente, ainsi on gâchait ce temps gagné en effort inutile. A vingt heures on établissait le camp, parfois sous la pluie qui devenait alors froide, souvent à proximité d’un affluent de la Marne qui avait débordé et transformé ses berges en boue. Un groupe allait chasser, équipé d’arcs trouvés à Décathlon et de flèches artisanales. Au camp, les guetteurs prenaient leur poste, on distribuait les corvées, on allumait les feux. Du bois avait été ramassé toute la journée par les jeunes. En plus du feu principal, qui occupait le centre du camp et lançait des flammes de plusieurs mètres, quatre feux plus modestes éclairaient les postes de guet ; tous brûleraient toute la nuit, éloignant les bêtes de plus en plus hardies et servant de point ralliement aux éventuels survivants isolés. Puis venait l’heure de préparer à manger ; après le repas les gens se détendaient enfin.
konsstrukt- VI - Hubert Cumberdale
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Date d'inscription : 22/01/2008
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